Les opposant.es au projet de Marienia ont lancé une nouvelle initiative en direction des élu.es, à laquelle nombre d’entre elles et d’entre eux ont répondu favorablement. Depuis la décision de la Cour d’appel de Bordeaux qui a débouté la demande des opposant.es sur le PLU de Cambo, la balle est effectivement de nouveau dans leur camp. Les arguments utilisés par leur avocat en leur nom sont en effet suffisamment outranciers (« Marienia ne fait nullement l’objet d’une exploitation agricole, elle ne supporte plus aucune ressource fourragère, il n’y a pas de brebis qui y paturent ») pour que ce jugement soit questionné.

Des élu.es ont donc demandé à ce que soit inscrit à l’ordre du jour du conseil communautaire du 7 décembre un débat sur Marienia. Ce débat se situe dans la lignée de plusieurs décisions prises par les élu.es communautaires affirmant la nécessité de préserver les terres agricoles (le PLU de Cambo avait été voté lors de la précédente mandature). On peut citer par exemple le vote en 2023 du PLU d’Itxassou, commune sur laquelle se prolonge le plateau de Marienia et contigue des parcelles qui seraient bétonisées : les élu.es l’ont classé en « zone nécessaire à l’activité agricole ».

L’enjeu de Marienia dépasse largement les limites de Cambo. Ce cas d’école pose la question de la pression foncière, de la préservation de la terre nourricière, de la nécessité d’introduire des critères qualitatifs pour déterminer quelles sont les zones qui pourraient être construites, de la priorité donnée à la réhabilitation des bâtiments vacants, si nombreux par ailleurs à Cambo… Le questionnement va également plus loin, sur la manière dont les élu.es souhaitent tenir compte dans leurs décisions de l’avis des professionnel.les et des associations (rappelons que la préfecture, la Chambre d’agriculture 64, le Syndicat du Piment d’Espelette, le syndicat ELB, ELB Gazte, la FDSEA64, les Jeunes Agriculteurs 64, l’association de producteurs Xapata, l’association Lurzaindia toutes ces structures liées au monde agricole et paysan se sont mobilisées ou exprimées pour affirmer le potentiel du plateau de Marienia et l’importance de le protéger).

Personne ne doit espérer que c’est par la répression que se terminera le conflit sur Marienia. C’est pourtant un des aspects du dossier qui pose également question :

*Bouygues fait appel du jugement des militants d’Ostia qui ont jeté symboliquement de la terre sur une maquette représentant le projet (projet déclaré illégal par le tribunal !) réclamant de lourdes sommes d’argent (44.000 euros) en rajoutant 20.000 euros à ses demandes en première instance.

*Les arrestations chez elles au petit matin, les menottes, le déploiement de forces de l’ordre en mode terroriste pour amener en garde-à-vues des personnes ayant participé au conseil municipal de Cambo où le maire a malencontreusement chuté, bien qu’il ait honnêtement déclaré qu’il n’y avait pas eu d’agression, ne contribuent pas à élever le débat autour de son véritable enjeu.

Des élu.es souhaitent maintenant apaiser ces tensions, trouver des solutions, il faut les y encourager. Ce n’est pas trop tard pour ouvrir cette nouvelle voie, et c’est un formidable espoir.
Nous appelons donc à un rassemblement de soutien aux élu.es le 7 décembre 2024 à 8h30 devant la Cité des Arts de Bayonne, à l’occasion du conseil communautaire lors duquel devrait se dérouler le débat.

CADE,
ELB,
ELB Gazte,
Lurzaindia,
Nahi Dugun Herria, 

Réseau Ostia
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